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Scénarios de conversion des Îles-de-la-Madeleine : l’AMSÉE prend position en faveur du câble

Havre-aux-Maisons, le 5 novembre 2020 – L’AMSÉE salue la démarche de consultation actuelle d’Hydro-Québec et invite les Madelinots à y participer en grand nombre. Mais l’AMSÉE demeure formelle : le raccordement des Îles-de-la-Madeleine par câble sous-marin est l’option de conversion la plus avantageuse. En termes de fiabilité d’approvisionnement électrique et de réduction globale de GES, cette option figure en tête de liste avec un apport suffisant et une réduction d’au moins 94% des GES. Elle est aussi acceptable socialement, d’autant plus avec le passage conjoint de la fibre optique, le maintien des emplois d’Hydro-Québec et la transition prévisible du PUEÉ. Au niveau des coûts, le raccordement demeure bien avantageux comparé au statu quo. L’AMSÉE rappelle que le projet de raccordement ne doit toutefois pas retarder le remplacement progressif du mazout dès maintenant. Elle réclame ainsi un plus grand soutien aux initiatives vertes, aussi avantageuses économiquement, telles que: économie d’énergie à la source, installations solaires institutionnelles et résidentielles, stockage, récupération de chaleur, thermopompes, intégration progressive de combustible carboneutre à la centrale ainsi que dans les unités de chauffage.

Une deuxième option de conversion pourrait être intéressante, soit la production locale d’énergie renouvelable intermittente couplée à une centrale thermique en appoint, mais le potentiel demeure à être démontré, tant au niveau de la fiabilité d’approvisionnement que de la réduction globale de GES. L’AMSÉE émet ainsi trois conditions minimales. Premièrement, le bouquet énergétique retenu (solaire, éolien et énergie de base) devrait mener à l’élimination de la filière fossile plutôt qu’à sa consolidation – un jumelage avec une centrale au gaz ne saurait nous engager vers une sortie durable des énergies fossiles. Deuxièmement, ce bouquet doit être couplé à une gestion de la puissance; un réseau intelligent avec contrôle de charges à distance et options de stockage permettrait de réduire les pointes de consommation, donc le besoin de production, la puissance requise des installations, leurs coûts et leurs impacts. Troisièmement, ce bouquet devrait pouvoir être déployé en tout respect de l’acceptabilité sociale et de la biodiversité.

L’AMSÉE déplore à ce titre le maintien par Hydro-Québec de l’option du site éolien sur la crête de Havre-Aubert, sa non-acceptabilité étant démontrée. « C’est malheureux parce que cette modélisation vient provoquer une levée de bouclier qui bloque le débat sur les autres options, plus probables, comme celle d’une conversion au gaz, par exemple» affirme Marianne Papillon, porte-parole de l’organisme. « Agrandir le parc éolien de la Dune-du-Nord dans un habitat protégé, ça aussi ça doit pouvoir être débattu, poursuit-elle. Le potentiel y étant extrêmement limité, est-ce que l’éolien terrestre, ce ne serait pas finalement la porte d’entrée du GNL aux Îles? » Ce débat est d’autant plus important que le gaz naturel liquéfié (GNL) serait l’option la moins coûteuse pour remplacer le mazout, mais aussi la moins avantageuse au plan environnemental. Rappelons que l’AMSÉE s’était déjà positionnée contre la conversion de la centrale au GNL. En effet, la réduction de 35% de GES associée à sa combustion ne permet pas l’atteinte des objectifs climatiques gouvernementaux (37% en 2030, 50% en 2050). De plus, ce portrait sous-estime l’empreinte environnementale du cycle de vie complet du GNL, dont la fracturation, le transport, la vaporisation et les fuites. « Remplacer le mazout par du gaz, ce serait échanger quatre 25 sous pour 1 dollar » affirmait alors Marianne Papillon.  L’AMSÉE signale enfin que les émissions associées à la transformation, au transport et à la combustion de la biomasse et de carburants carboneutres ont été complètement évacuées du bilan présenté par Hydro-Québec et que, bien que ces options soient avantageuses comparées au fossile, le raccordement par câble demeure avantageux.

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L’AMSÉE est un OSBL fondé en 2015 et dédié à la transition énergétique des Îles de la Madeleine. Ses activités visent à stimuler la mise en place de mesures de réduction des risques et des impacts liés à l’approvisionnement énergétique. Elle vise aussi à contribuer à la réduction de l’empreinte environnementale madelinienne en valorisant la réduction des besoins à la source et l’efficacité énergétique.

Consultation d’Hydro-Québec: ici

Source : Marianne Papillon, porte-parole de l’AMSÉE|418-937-4945| amsee.ca@outlook.com | www.amsee.ca

Le remplacement d’une énergie fossile par une autre ne saurait convenir à la transition des Îles-de-la-Madeleine

Image source: http://ici.exploratv.ca/blog-explorateur/le-monde/gaspillage-gaz-naturel

Havre-aux-Maisons, le 24 novembre 2017 La dernière Table d’échange entre Hydro-Québec (HQ) et la Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine (CMÎ), visant à identifier les contraintes du milieu à inclure à l’appel de propositions « toutes sources » prévu pour 2019, se tiendra le 28 novembre prochain, au terme d’une année complète de démarche. Les soumissions déposées devront respecter ces contraintes, puis seront comparées au scénario de raccordement par câble avant que HQ ne fasse son choix de conversion. Les contraintes identifiées aux documents[1] rendus publics sont donc déterminantes dans le choix du prochain régime énergétique de l’Archipel.

Or, à première vue, les discussions à la Table d’échange semblent avoir porté essentiellement sur la protection des emplois directs et indirects liés à l’actuel régime. « Le document stipule que le projet de conversion ne doit pas engendrer d’impact négatif pour les industries existantes. Pourtant, maintenir artificiellement les secteurs liés aux hydrocarbures serait contraire à l’esprit-même de la transition et injuste envers tous ceux qui participent aux efforts de lutte ainsi qu’envers les générations futures. Nous recommandons plutôt qu’un accompagnement des entreprises et travailleurs des secteurs pétrodépendants vers des secteurs durables et diversifiés soit exigé » affirme Marianne Papillon, porte-parole de l’organisme.

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Trois ans après le déversement du 11 septembre 2014 à Cap-aux-Meules, quel chemin a été parcouru?

IMG_1309BTout d’abord, Hydro-Québec (HQ) a reconnu sa responsabilité pour le déversement de 100 000 L de diesel au quai de Cap-aux-Meules. Suite à la publication du rapport d’enquête du MDDELCC, HQ a plaidé coupable et a été condamné à payer une amende de 410 000$. Les travaux de récupération & décontamination se seront échelonnés sur 3 ans, aux coûts estimés de 32 M$. HQ aura saisi l’occasion pour inspecter et remettre à niveau son oléoduc, améliorer ses processus de surveillance et se rapprocher des instances locales. Continuer la lecture

RAPPORT D’ENQUÊTE SUR LE DÉVERSEMENT DE CAP-AUX-MEULES : DES EXPLICATIONS ET DU CHANGEMENT SONT ATTENDUS

Havre-aux-Maisons, le 11 avril 2016 – Hydro-Québec aurait manqué à ses devoirs en ne prenant pas les mesures de prudence, de vigilance et de précautions pour l’entretien de son oléoduc et lors des procédures entourant le test d’étanchéité de son oléoduc du 11 septembre 2014, révèle le rapport d’enquête* sur le déversement de Cap-aux-Meules.

Hydro-Québec aurait constaté dès 2007 que la protection du recouvrement du pipeline était problématique, ne protégeant pas adéquatement cet oléoduc en milieu aqueux contre la corrosion. En 2013, l’inspection laissait croire que l’oléoduc n’était plus cathodiquement protégé. Compte tenu des risques pour le milieu, l’AMSÉE demande des explications à la société d’État quant à ce non respect des normes et cette non application des recommandations des inspecteurs.

Non seulement ces manquements auraient contribué à l’étendue du déversement de plus de 100 000 L de diesel, mais le rapport mentionne aussi que le personnel responsable de la réalisation des tests n’avait pas la formation et l’information nécessaire pour conduire un test hydrostatique avec du diesel, ce qui a aggravé la situation et retardé la détection du déversement. L’AMSÉE demande à la société d’État quels changements compte-elle opérer quant à son plan de suivi et d’entretien d’oléoduc, comment s’assurera-t-elle que son personnel aura la compétence nécessaire pour y oeuvrer et comment rétablira-t-elle la confiance du public après la révélation de tels faits. « Ce rapport est accablant. On constatait déjà que, compte tenu que les centrales thermiques sont polluantes et produisent à perte, trop peu d’efforts étaient effectués par Hydro-Québec pour assainir ses réseaux autonomes en terme d’efficacité énergétique et de production d’énergie renouvelable. Mais maintenant, on a en plus la confirmation que la gestion des risques liés au transport d’hydrocarbure et à leurs infrastructures pétrolières a été insuffisante. » Un assainissement majeur de la gouvernance des réseaux autonomes est attendu, incluant le développement d’une culture de prévention et de sécurité. Continuer la lecture