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Le remplacement d’une énergie fossile par une autre ne saurait convenir à la transition des Îles-de-la-Madeleine

Image source: http://ici.exploratv.ca/blog-explorateur/le-monde/gaspillage-gaz-naturel

Havre-aux-Maisons, le 24 novembre 2017 La dernière Table d’échange entre Hydro-Québec (HQ) et la Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine (CMÎ), visant à identifier les contraintes du milieu à inclure à l’appel de propositions « toutes sources » prévu pour 2019, se tiendra le 28 novembre prochain, au terme d’une année complète de démarche. Les soumissions déposées devront respecter ces contraintes, puis seront comparées au scénario de raccordement par câble avant que HQ ne fasse son choix de conversion. Les contraintes identifiées aux documents[1] rendus publics sont donc déterminantes dans le choix du prochain régime énergétique de l’Archipel.

Or, à première vue, les discussions à la Table d’échange semblent avoir porté essentiellement sur la protection des emplois directs et indirects liés à l’actuel régime. « Le document stipule que le projet de conversion ne doit pas engendrer d’impact négatif pour les industries existantes. Pourtant, maintenir artificiellement les secteurs liés aux hydrocarbures serait contraire à l’esprit-même de la transition et injuste envers tous ceux qui participent aux efforts de lutte ainsi qu’envers les générations futures. Nous recommandons plutôt qu’un accompagnement des entreprises et travailleurs des secteurs pétrodépendants vers des secteurs durables et diversifiés soit exigé » affirme Marianne Papillon, porte-parole de l’organisme.

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Qu’est-ce que la sécurité énergétique?

La notion de sécurité énergétique recoupe trois préoccupations distinctes mais interreliées.
  1. La plus connue concerne la garantie d’approvisionnement en énergie. Tout État, qu’il possède ou non des ressources d’énergies fossiles ou encore des capacités en matière d’énergies renouvelables, se trouve confronté à la nécessité d’assurer de façon stable et continue son approvisionnement en énergie et en électricité.
  2. La deuxième préoccupation touche la sécurité environnementale: protection de l’eau, préservation de la biodiversité, lutte contre les changements climatiques. On pense ici à la fois à la pollution découlant de la consommation d’énergie mais également de son exploration, exploitation, transformation, transport et stockage.
  3. La troisième est liée à l’efficacité énergétique. Celle-ci consiste à réduire les consommations d’énergie et à diminuer, à productivité égale, les coûts environnementaux, économiques et sociaux liés à la production et à la consommation d’énergie. Comment consommer mieux avec moins?

Plutôt que de voir se développer un dilemme qui forcerait les acteurs à choisir entre développement économique et protection de l’environnement, la notion d’efficacité énergétique souligne le fait qu’à moyen terme, coût économique et environnemental seront indissociables du fait de la raréfaction des ressources et du stress environnemental croissant causé par une consommation intensive d’énergies polluantes.

La sécurité d’approvisionnement et la sécurité environnementale constituent, avec les questions touchant à l’efficacité énergétique, les trois pôles indissociables d’un même ensemble et ne peuvent être envisagées séparément. Toute augmentation du prix de l’énergie entraînera un regain d’attention pour les programmes d’efficacité énergétique ainsi que pour le développement d’énergies alternatives. Tout stress écologique aura un impact sur les choix des collectivités en matière d’énergie, choix qui pourront déboucher sur des modifications de leurs modes d’approvisionnement et de consommation.

Aucune activité économique ne peut être conduite sans que ne soit assuré en amont l’approvisionnement en énergie des communautés. La sécurité énergétique est donc un pré-requis à la sécurité économique grâce à l’interface avec la sécurité environnementale que constitue la quête d’efficacité énergétique.
Adaptation libre de « La notion de sécurité énergétique. Apports et les limites des travaux de l’Ecole de Copenhague« , F. Debrouwer, Aspirant F.N.R.S. – Université catholique de Louvain.