– Lettre ouverte du 4 novembre 2014, publiée dans l’hebdo le Radar, le 7 novembre –
Le 5e Rapport d’évaluation sur les changements climatiques du GIEC, sorti le 2 novembre dernier, en fait frissonner plus d’un aux Îles de la Madeleine : il sonne ouvertement l’alarme quant à l’urgence de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre anthropiques si l’on veut éviter les pires conséquences d’une déstabilisation climatique déjà entamée. Selon l’Agence internationale de l’énergie, 2/3 des réserves mondiales d’hydrocarbures devront être laissées inexploitées si nous voulons stabiliser le climat d’ici 2050. Alors qu’un consensus planétaire se bâtit autour de ce constat, le gouvernement canadien et l’Association canadienne des producteurs pétroliers prévoient presque tripler d’ici 15 ans la production pétrolière issue des sables bitumineux, quatre fois plus polluantes que les carburants fossiles dits conventionnels, faisant ainsi augmenter la contribution canadienne à la pollution climatique de 250%!
À une seule condition : que ce pétrole puisse être transporté dans l’Est du pays et sur le marché international via le golfe du Saint-Laurent et l’Atlantique, à défaut de l’être vers les États-Unis ou vers l’Ouest pacifique. Ainsi, le projet Énergie-Est de Transcanada constitue la condition garante du développement des sables bitumineux canadiens et, du fait même, un élément clef dans le dérèglement climatique.