(Extrait d’un discours présenté dans le cadre d’un événement citoyen en 2011 aux Îles-de-la-Madeleine, publié sur le blogue mpapillon.wordpress.com )
Population de 13 000 insulaires en plein Coeur du golfe du Saint-Laurent, dépendante du continent pour ses approvisionnements, brûlant du mazout pour s’éclairer, expropriant ses déchets par bateaux, vivant de pêche et de tourisme. Qu’adviendra-t-il de notre paradis, les Îles de la Madeleine, quand le pétrole nous sera rendu inaccessible? Où sont nos sphères de dépendance aux hydrocarbures, les moyens pour s’en passer, mais aussi quelles sont les étapes à franchir pour y parvenir?
C’est la question que je me pose depuis plus d’un an maintenant, depuis mon “choc pétrolier”. C’est avec étonnement et réconfort que j’ai pris connaissance des initiatives de transition qui s’opèrent à travers le monde, ainsi que du mouvement cradle to cradle Island d’où émergent des îles qui sont autonomes énergétiquement. Je vous livre donc ici le fruit, pas encore tout à fait mûr, de mes réflexions sur nos moyens de diminuer notre empreinte écologique et d’augmenter la résilience de notre communauté :
À mon avis, la première cible locale est la conversion de la centrale thermique
- oui le gaz naturel pourrait être mieux que le mazout, mais l’éolien ou un câble amenant l’hydroélectricité ou exportant l’électricité éolienne serait encore mieux, et que dire du biométhane, de l’énergie marémotrice et du pompage hydraulique éolien?
12e vue de la butte à Mounette, Marianne Papillon
La deuxième cible est la réduction des dépenses énergétiques
- par une meilleure efficacité (maison isolée, chauffe-eau solaire, etc) ex: il existe des maisons à consommation zero, qui se chauffent par la chaleur humaine, animale et les petits appareils électroniques, toute perte de chaleur étant récupérée et la maison étant parfaitement isolée.
- par une meilleure organisation sociale (transport collectif optimisé, réseautage de ressources par canton, occupation du territoire…) ex : l’étalement urbain, c’est aussi une réalité des milieux ruraux. Nous gaspillons beaucoup de ressources à éloigner nos logements les uns des autres.
Exemples de projets possibles aux Îles-de-la-Madeleine pour réduire notre dépendance aux hydrocarbures :
- optimiser le transport en commun,
- avec une énergie non fossile pour les véhicules demeurant sur les Îles (ex: électrique, gaz, air comprimé)
- le rendre bcp plus accessible : aux 30 minutes, sans besoin de réserver, itinéraires sur chemins secondaires aussi.
- optimiser le transport en commun pour le transport hors des Îles aussi (autobus et covoiturage)
- instaurer un réseau officiel de co-voiturage des Îles-de-la-Madeleine par internet et/ou dans chaque organisation (ex : travail, garderie, loisir).installer des bornes de recharge électrique pour les véhicules, une fois la centrale convertie,
- gestion des déchets générant de l’énergie (biométhanisation, incinérateur avec récupération de chaleur & transformation en énergie sous le principe du moteur à vapeur)
- soutenir la création d’une entreprise ou expertise en géothermie et solaire pour conversion commerciale et domestique,
- favoriser la proximité géographique pour les clientèles de différents services, ex: garderie,
- valoriser la transmission des connaissances en matière d’activités de subsistance (pêche, cueillette, élevage, agriculture, voile, tissage),
- enseigner le jardinage et la permaculture (agriculture à l’année, dans nos habitations),
- favoriser l’allaitement maternel,
- installer des voies cyclables et des racks à bicyclettes massivement
- contrer l’étalement urbain par un programme d’aménagement territorial, favoriser les immeubles à logement et les coopératives d’habitation,
- limiter le déboisement, augmenter les efforts de reboisement.
Quelles sont VOS idées d’adaptation sociale et énergétique?