Stratégie énergétique des Îles-de-la-Madeleine : de la planification à la mise en œuvre

 

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Stratégie énergétique des Îles-de-la-Madeleine adoptée le lundi 12 juin 2017

Havre-aux-Maisons, le 28 juin 2017 L’AMSÉE salue la publication de la Stratégie énergétique des Îles-de-la-Madeleine 2017-2025 par la Communauté maritime des Îles (CMÎ) et offre sa collaboration à sa mise en œuvre. Le territoire dispose maintenant d’objectifs, de cibles et de mesures, il s’agit là de gains véritables pour la collectivité. Le document est accessible, vulgarisé et agréable à consulter, aussi l’AMSÉE invite les citoyens et organisations à en prendre connaissance. L’AMSÉE reconnaît également de nombreuses propositions qu’elle a soumise à la CMÎ et à sa commission et s’avoue emballée par certains éléments tels que : plateforme d’autopartage en 2018, révision de la réglementation des bâtiments pour faciliter l’autoproduction et l’efficacité énergétique, l’organisation d’un événement majeur en énergie aux Îles en 2018 et la volonté énoncée d’outiller et de dynamiser le milieu.

 

L’AMSÉE qualifie toutefois les cibles de la Stratégie énergétique des Îles-de-la-Madeleine de réalistes mais peu ambitieuses. En effet, les 15 à 20 % de réduction de GES et de consommation de pétrole visés localement en 2025 (par rapport à 2011) semblent insuffisants à l’atteinte des cibles provinciales (réduire de 40% la consommation de pétrole[1] et réduire de 37,5% les GES d’ici 2030 par rapport à 1990[2]). Le document stipule que la CMÎ vise à « intégrer plus de 9 MW d’énergie renouvelable à la production locale d’électricité ». L’AMSÉE salue cette ambition d’inclure des énergies renouvelables au portrait énergétique des Îles et rappelle que, bien que cette stratégie soit indépendante du scénario de conversion d’Hydro-Québec éventuellement retenu, le raccordement par câble permettrait quant à lui d’atteindre 100% d’électricité renouvelable. Par ailleurs, cette cible territoriale d’énergie renouvelable gagnerait à être intégrée à l’offre totale d’énergie au lieu de se limiter seulement à la production électrique locale. Ainsi, plutôt que de viser un nombre de MW d’électricité renouvelable à produire localement, l’AMSÉE recommande à la CMÎ de viser un pourcentage d’énergie renouvelable à atteindre sur l’ensemble de la consommation territoriale. Cet ajustement permettrait d’intégrer l’ajout de chauffage ou de transport de source renouvelable (ex : biomasse, solaire, géothermie, biocarburant, etc.) à l’atteinte de cette cible en énergie renouvelable, laquelle pourrait d’ailleurs être augmentée de façon réaliste.

La mobilisation des citoyens et organisations est annoncée comme une condition de réussite à la Stratégie.  À ce sujet, Marianne Papillon, porte-parole de l’organisme, affirme : « L’AMSÉE et de nombreux citoyens souhaitent effectivement devenir parties prenantes de cette stratégie et contribuer à l’atteinte de ces objectifs, mais on se questionne sur les façons d’y parvenir étant donné que la stratégie n’indique pas de moyen continu de concertation. »  L’AMSÉE recommande en ce sens la création d’une table de concertation en énergie afin que les discussions actuelles en énergie soient plus inclusives et que la transition puisse s’opérer de façon transparente et équitable, ce qui favoriserait d’ailleurs le déploiement de la Stratégie et l’atteinte des objectifs territoriaux. Enfin, l’AMSÉE recommande à la CMÎ de prévoir aux phases subséquentes de sa Stratégie l’inclusion de mesures touchant le secteur des pêches et du transport maritime.

[1] « Politique énergétique 2030 », MERN, Gouvernement du Québec, 2016
[2] « Réduction des GES : Québec vise 37,5 % d’ici 2030 » Radio-Canada, 27 novembre 2015

 

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L’AMSÉE est un OSBL ayant pour mission de promouvoir la sécurité énergétique et environnementale aux Îles de la Madeleine. Elle vise à stimuler la mise en place de mesures de réduction des risques et des impacts des événements accidentels terrestres et maritimes liés à l’approvisionnement énergétique, sur l’archipel et dans le golfe du Saint-Laurent. Elle vise aussi à contribuer à la réduction de l’empreinte environnementale madelinienne en valorisant la réduction des besoins à la source et l’efficacité énergétique (www.amsee.ca).

Source : Marianne Papillon, porte-parole de l’AMSÉE | amsee.ca@outlook.com