RAPPORT D’ENQUÊTE SUR LE DÉVERSEMENT DE CAP-AUX-MEULES : DES EXPLICATIONS ET DU CHANGEMENT SONT ATTENDUS

Havre-aux-Maisons, le 11 avril 2016 – Hydro-Québec aurait manqué à ses devoirs en ne prenant pas les mesures de prudence, de vigilance et de précautions pour l’entretien de son oléoduc et lors des procédures entourant le test d’étanchéité de son oléoduc du 11 septembre 2014, révèle le rapport d’enquête* sur le déversement de Cap-aux-Meules.

Hydro-Québec aurait constaté dès 2007 que la protection du recouvrement du pipeline était problématique, ne protégeant pas adéquatement cet oléoduc en milieu aqueux contre la corrosion. En 2013, l’inspection laissait croire que l’oléoduc n’était plus cathodiquement protégé. Compte tenu des risques pour le milieu, l’AMSÉE demande des explications à la société d’État quant à ce non respect des normes et cette non application des recommandations des inspecteurs.

Non seulement ces manquements auraient contribué à l’étendue du déversement de plus de 100 000 L de diesel, mais le rapport mentionne aussi que le personnel responsable de la réalisation des tests n’avait pas la formation et l’information nécessaire pour conduire un test hydrostatique avec du diesel, ce qui a aggravé la situation et retardé la détection du déversement. L’AMSÉE demande à la société d’État quels changements compte-elle opérer quant à son plan de suivi et d’entretien d’oléoduc, comment s’assurera-t-elle que son personnel aura la compétence nécessaire pour y oeuvrer et comment rétablira-t-elle la confiance du public après la révélation de tels faits. « Ce rapport est accablant. On constatait déjà que, compte tenu que les centrales thermiques sont polluantes et produisent à perte, trop peu d’efforts étaient effectués par Hydro-Québec pour assainir ses réseaux autonomes en terme d’efficacité énergétique et de production d’énergie renouvelable. Mais maintenant, on a en plus la confirmation que la gestion des risques liés au transport d’hydrocarbure et à leurs infrastructures pétrolières a été insuffisante. » Un assainissement majeur de la gouvernance des réseaux autonomes est attendu, incluant le développement d’une culture de prévention et de sécurité.

Afin de réduire les impacts des hydrocarbures en termes de déversement et d’émission de GES, l’AMSÉE demande à Hydro-Québec d’exercer davantage de leadership dans ses réseaux autonomes et de faciliter la nécessaire transition énergétique des communautés isolées qu’elle dessert. À cet effet, l’AMSÉE attend d’Hydro-Québec qu’elle collabore à la démarche et à l’atteinte des objectifs de la Stratégie énergétique des Île-de-la-Madeleine. Cette stratégie actuellement en élaboration par l’Agglomération des Îles-de-la-Madeleine répond à une demande de la population madelinienne qui cherche à réduire sa pétrodépendance et son empreinte énergétique dans le contexte insulaire.

Enfin, l’AMSÉE rappelle que le déversement et les travaux de récupération et de nettoyage occupent le port de Cap-aux-Meules depuis un an et demi, au coeur même du village de Cap-aux-Meules, ce qui affecte la vie des insulaires. Les travaux de décontamination prévus pourraient durer encore deux ans. L’AMSÉE demande à Hydro-Québec de dédommager la communauté en contribuant substantiellement à des projets locaux.

Déversement aux Îles de la Madeleine : l’oléoduc d’Hydro-Québec était gravement corrodé, dit un rapport », un reportage de Michel-Félix Tremblay sur Radio-Canada, 10 avril 2016.

Source : Marianne Papillon, porte-parole de l’AMSÉE, 418 937-4945, amsee.ca@outlook.com